dimanche 16 mars 2014

L'estacade

L'estacade de Roscoff, dont le but est de fournir un point d'embarquement pour l'île de Batz à marée basse, arrive en fin de vie.



Construite en 1968, cette structure de 590 mètres de long, 2.5 mètres de large, comporte une cinquantaine de piliers en béton et se termine par la cale permettant aux passagers d'embarquer à bord des vedettes.


Des études, initiées en 2009, montrent que la structure est fragilisée (ici). Il est donc nécessaire d'envisager une action pour, soit pérenniser cette structure, soit trouver des solutions alternatives pour la liaison avec l'île de Batz.

A cette occasion, on peut constater que le texte des études citées précédemment n'est pas accessible aux Roscovites. Dans un monde moderne, de tels documents pourraient être accessibles facilement sur le site internet de la mairie par exemple. A 'Roscoff à gauche toute!', nous prônons la transparence et il est clair que des informations comme celles-ci seront communiquées à tous.

Qu'envisage-t-on dans le futur? On entend parfois évoquer le transfert de l'embarquement pour l'île de Batz vers le port du Bloscon. Mais cette solution risque de se révéler impraticable. D'abord parce que, comme ce n'était pas prévu à l'origine, il n'y a pas vraiment d'accostage possible, sauf à installer un ponton dédié ou utiliser celui de l’accueil visiteur. Ensuite parce que ce déménagement doublerait quasiment la durée de parcours, obligerait les vedettes à traverser des zones non protégées, ce qui, à certaines occasions, rendrait certainement le voyage plus pénible pour les passagers les plus sensibles au mal-de-mer. Une troisième raison est que les passagers allant à l'île de Batz ne traverseraient plus forcément le centre ville, ce qui constituerait forcément un manque à gagner pour les commerçants qui y sont installés.

La solution privilégiée est donc de réparer/refaire l'estacade. La municipalité actuelle semble privilégier, ou au moins communique essentiellement sur une solution qui serait un remplacement du tablier de la passerelle par un tablier métallique. Les estimations qu'on peut voir par-ci par-là sont de 3.4 millions d'euros de travaux, dont 40% seraient à la charge de la commune, 50% du conseil général et le reste avec des subventions d'origines diverses, soit 1.4 millions d'euros pour Roscoff. D'ailleurs, on peut s'amuser de ce que la mairie dit qu'il n'en coûtera rien à la commune puisque ce sera fait sur le budget du port. Chacun appréciera.

On peut s'interroger sur le fait de mettre un tablier neuf sur des piliers en fin de vie. D'ailleurs il semblerait que les Bâtiments de France refusent cette solution. Une solution alternative, probablement en béton, mais nous n'avons pas le texte des études, reviendrait à 6 millions d'euros, mais aurait une durée de vie de seulement 10 ans. Quelle municipalité sensée accepterait un projet de 10 ans de durée de vie, impossible à amortir. Il semblerait, toujours d'après la même source, qu'une réalisation en bois, de durée de vie illimitée, soit envisagée (il suffirait de remplacer des morceaux en cas de problème). Celle-ci aurait un coût bien plus élevé, mais sa durée de vie permettrait d'envisager bien d'autres sources de financement. Le fait que cette dernière solution implique une construction en bois ne doit pas effrayer les Roscovites. De telles réalisations existent de par le monde, et leur solidité est éprouvée. Venise elle-même est posée sur des piliers de bois. En plus, l'emploi de matériaux renouvelables est un message fort.

Oceanside Pier à San-Diego. Une jetée en bois de 596 m. de long. (Photo wikipedia Bill Newman)
Nous aimerions que ce sujet de l'estacade, qui va probablement être celui qui va le plus grever les finances locales dans les prochaines années ne soit pas occulté par la municipalité actuelle.


En guise de conclusion, l'île de Batz, par le trio Kan Tri (Patrick Ewen, Gérard Delahaye, Mélaine Favennec).

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